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Lilith Skyfall
Maître Navigatrice du Liberty
La métamorphose est enclenchée, Reilin a gagné, Lilith a cédé. Ce soir, la rouquine fait un bel effort, elle profite de sa permission pour sortir avec quelques membres de l’équipage du Liberty. La native redécouvre un lieu qu’elle a connu, un lieu dans lequel elle aimait venir accompagner de son frère et de quelques collègues. L’établissement n’a pas changé, il est toujours si électrisant et sombre. La mignonne a, à peine, fait un pas dans le Club qu’une vapeur infernale lui saute à la gorge. L’atmosphère est aussi chargée qu’un été orageux. Ici, il n’y a pas vraiment de paroles, ni même de douces musiques, mais plutôt des sons, grinçants, bruyants, affolants qui viennent troubler les sens des âmes qui viennent échouer sur les rivages de la débauche. Le videur la laisse entrée sans souci, après tout, les filles plutôt mignonnes sont toujours autorisées. Elles ne payent pas l’entrée, consomment à moitié prix et gagnent des lots du moment qu’elles viennent ici pour balancer leurs hanches.
Le Purgatoire n’est pas comme tous ces autres Clubs dans lesquels on vient simplement danser. Ici, la clientèle y laisse bien plus que leur argent ou leur vie, parfois. Certains disent qu’il est hanté et que des fragments d’âme de pirates en perdition hantent les lieux. Mysticisme et cyber technologie se mêlent et s’entremêle comme les silhouettes mouvantes et frénétiques qui se déhanchent à s’en briser le corps. Psychédélique, l’établissement possède quatre pistes de danse, des espaces réservés pour la clientèle la plus influente, un bar encerclant une cascade luminescente d’alcools dont on ne pourrait pas faire l’inventaire tellement ces ressources semblent inépuisable.
Lilith. Petite rouquine vêtue d’un slim noir et faussement déchirés, de bottines cloutées et chaînées, d’un pull long, pas épais, d’un gris beige qui ne se voit même pas, mais qui dévoile l’une de ses épaules donnant ainsi, un accès facile à son cou fragile. Celui-ci porte un petit ruban noir orné d’une tête-de-mort argenté. Un ras-du-cou qui l’irrite presque. Elle a beau ramasser sa tignasse enflammée, la chaleur lui teinte la peau. Est-ce vraiment grave ? Après tout, il fait suffisamment sombre pour qu’on remarque à peine ses taches de rousseur sur le haut de ses joues. À ses doigts, les grosses bagues métalliques cliquent et tiquent entre elles. L’ingénue finit par perdre son groupe dans cette mer noire de monde. Cependant, elle n’est pas affolée. Au contraire, elle découvre d’une nouvelle manière ce lieu qu’elle n’avait jamais vu comme une descente vertigineuse vers les entrailles de la fournaise.
Fascinée, elle va commander un verre. Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle boit, c’est bleu, fort, sucré et mentholé. Ce qui l’intéresse surtout, c’est le petit bonbon acidulé et gélatineux en forme de tentacule. Le regard rivé sur la friandise, elle se tourne et tape, s’en le vouloir, son épaule contre un tier.