Real Steel [Theo]

- Oui, elle est très surprenante…

Très étrange, ta manière de dire ça avec une douceur infinie, beaucoup d’affection aussi, alors que tu frappes de nouveau sur la pièce qui refuse de te céder. C’est comme si tes mains étaient indépendantes du reste de ton corps lorsqu’il s’agit de réparer quelque chose.

- Lennox. C’est mon nom. Keli Lennox. Le fils de riche qu’elle a embrassé une fois, peut-être que ça l’aidera à se souvenir de moi comme description ?

J'le r'garde un peu chelou, juste parce qu'il a dit ça d'manière qui m'inquiète un peu, t'sais. D'genre, comme si y kiffait ma couz'. J'vois pas d'inconvénient à ça, hein, j'vais pas lui interdire d'baiser non plus, mais c'quand même la blondasse... Bon, faut r'connaître qu'il est sympa et qu'il a l'air d'savoir c'servir d'ses mains... (Et ça, ça m'fait mal au cul d'le penser). Mais quand même merde. Et j'fais une gueule surprise quand y m'dit qu'y se sont embrassés, avant qu'j'me marre.

- Vous v'z'êtes embrassés ? Hahaha, ah bah merde ! T'inquiètes que j'vais suffisamment l'emmerder avec ça pour qu'elle s'souvienne d'toi, j'peux t'le garantir ! Ah, merde...

J'me marre bien avec c'gars. J'suis pas déçue qu'ce soit lui l'remplaçant au final.

Ah.
Mais elle rit !
Tu ne t’y attendais pas, tu relèves le nez de sa prothèse pour l’observer faire. Et d’un coup, tu te demandes si elle ne pense pas quelque chose de faux, si elle ne croit pas que les choses sont allées plus loin, si elle ne va pas se moquer de Lawrence en utilisant la possibilité qu’elle aie passé du temps avec toi, la blondasse inepte qui répare sa prothèse.

- Ce n’était qu’une fois, que tu rajoutes très vite, et il n’y a rien eu de plus. C’était… Pour une expérience scientifique…

Les choses sonnent de pire en pire, te voilà mortifié.

- Non pas que je ne l’apprécie pas, mais pas comme ça...

'L'a l'air surprise la blondasse, et ça m'fait ben marrer, c'clair. Surtout qu'y essaie d's'rattraper comme s'y avait honte. Honte d'quoi ?

- Une expérience scientifique, hein ? J'savais pas qu'ça s'expériencer scientifiqu'ment ch'les grosses têtes d'l'armée. Quoi qu'tu m'diras, on m'avait ben dit qu'ça s'touchait la nouille à tous les coins d'la base. J'aurais pas pensé qu'c'était littéral, t'sais quoi.

Et puis j'hausse les épaules. C'pas comme si j'avais réellement que'qu'chose à carrer d'c't'histoire d'merde.

- T'as pas à avoir honte, l'est canon ma cousine. C'est d'famille y parait. C'vrai qu'tu r'mont'rais presque dans mon estime à avoir d'bons goûts comme ça. Quoi qu'vu qu'tu fais un travail pas trop mauvais, t'sois pas aussi bas qu'j'pouvais l'croire. Bon, faut quand même pas déconner, t'méprends pas, hein. J't'apprécie pas beaucoup, t'l'air d'une chouineuse. J'me trompe ?

Mais… Il n’y a même pas eu de… De touchage de nouille comme le dit si indélicatement l’adjudant-chef. La méprise te fait imperceptiblement reculer de choc. Tu ne veux pas toucher Lawrence. Elle est jolie mais ça ne t’intéresse absolument pas avec elle et tu n’as même pas l’occasion de l’exprimer à l’autre dame Dawind avant qu’elle ne revienne te frapper de ses mots.

- J’imagine que non, madame.

Ta voix est plate. Sans une ombre d’émotion, que ce soit pour approuver ses mots ou pour t’en insurger. Tu es ce qu’elle veut voir, soit, ça ne t’ennuie pas. Son avis sur toi importe peu.

- Je suis un mécanicien, pas un combattant, je ne suis jamais en première ligne.

Tes épaules font mine de se hausser sous ton uniforme, tu noies le geste dans un mouvement ample pour finir de nettoyer le coude. Tu vas pouvoir commencer à le renforcer. C’est plus intéressant que la discussion.

- Si on compare ma carrière à la vôtre, il est évident que je suis une chouineuse. Je ne finirais sans doute pas ma vie en tant que gradé.

Voilà. Elle est heureuse de sa réponse ? Tu lèves un peu les yeux pour vérifier.

J'le r'garde bizarre. Nan mais 'l'a vraiment aucune couilles c'type là, c'genre l'pire lopette qu'j'ai vu d'ma putain d'vie et pourtant, j'en ai vu. M'enfin, y essaie d'pas m'contrarier j'crois, et ça, ç'montre qu'l'est quand même pas trop con. Ca reste un mec, l'est forcément con. Mais pas autant qu'd'autres quoi.

- Non mais m'suce pas non plus la queue, hein blondie. J'parle, j'parle, mais y m'manqu'rait un bout d'mon corps sans les mécanos. Et c'pas ben beau d'faire la guerre non plus, p'tit gars. J'l'ai fait, t'sais. La guerre. Et j'peux t'dire qu't'es mieux là, à r'parer l'bras d'une nana brise-couilles qui t'traite comme l'p'tit pédé qu't'es.

J'hausse l'épaule qu'j'peux hausser.

- Et pis ça veut dire qu'dalle ça, qu't's'ras jamais un gradé. J'suis pas si gradé qu'ça mais j'suis moins une chouineuse qu'd'aut' qu'sont plus haut sur l'échelle t'sais. L'gars sont doués pour t'fout' dans la merde avec des missions suicides, j'te jure. Mais alors t'les fous sur l'terrain, y a pas la moitié qu'sais quoi fout' avec leurs mains quand on d'mande pas d's'gratter les couilles. J'dis pas qu'ça gratte pas, mais quand même. Tu t'grattes souvent les couilles toi ?

Ses mots font un rythme, une rivière bleue et gris acier qui roule régulièrement, s’enroule et se déroule. Les insultes cachées au milieu des sons deviennent autant de galets au milieu des flots, sans arêtes, sans danger.
Tu te laisses porter par les sonorités. Tu cales sans y faire attention tes gestes dessus.

- Non, je ne me gratte pas les couilles.

Tu n’es pas un babouin, quand même… Tu laisses volontiers ça aux hauts gradés que madame Dawind semble connaître.

- Et je n’ai jamais compris ceux qui ne pouvaient pas se retenir de le faire. Il y a des moyens plus intelligents de montrer sa supposée supériorité.

Tes dents se découvrent dans ton sourire sincère.

- Je trouverais autre chose à faire si on m’envoie sur le terrain et que je ne sais pas où me mettre même si ça n’arrivera pas parce que je suis un mécanicien taillé comme une fillette valant beaucoup trop cher pour être ailleurs que caché derrière des droïdes. J’imagine.

Tu penses que c’est comme ça qu’elle te voit, en tout cas, alors tu as simplement décidé d’aller dans son sens.

- Il serait stupide de me faire tuer et de perdre des prix de choix sur des prothèses, n’est-ce pas ?

J'arrête tout - pas qu'j'fasse grand chose mais t'as compris hein.

- Merde. T'crois vraiment qu'c'est pour ça qu'les mecs ça s'gratte les couilles ? Parce qu'ces connards d'machos d'merde essaient encore d'montrer qu'sont supérieurs ?

J'reste conne et j'finis par taper du poing genre super violemment sur l'accoudoir d'ma chaise, avec l'poing qu'j'peux bouger bien sûr.

- AH PUTAIN LES CONS ! Comment qu'j'ai pas pu l'réaliser plus tôt ! Ah les cons, les cons, les cons !

J'le r'garde, un peu sur l'cul. Et j'parle pas d'ma position sur la chaise là.

- L'prochain qu'j'croise à faire ça, j'lui arrache sa supériorité, on va voir c'qu'on va voir.

J'suis hyper énervée là, ça y est.

Elle frappe, tu sursautes un peu en levant bien haut ton outil pour ne pas te le mettre dans l’oeil ou frapper l’adjudant-chef dans un autre mouvement involontaire.

- Est-ce que vo-

Ah. Maintenant elle menace d’arracher des gonades. Tu as une impression désagréable entre tes jambes, comme si les tiennes voulaient aller se cacher quelque part. Peut-être dans un système où ne se trouve pas madame Dawind.

- Hum… Peut-être que certains le font juste parce que ça gratte… ?

Tu n’y crois pas toi-même, mais tu te sentirais trop mal de ne rien avoir dit si jamais tu apprenais dans quelques mois qu’elle a pratiqué une castration intempestive à cause de la réalisation que tu lui as fait avoir.

Y m'a foutu d'mauvaise humeur, et j'tape à nouveau du poing quand y m'dit qu'certains font ça qu'parce qu'ça gratte.

- Ouais ouais, et tes couilles sur mon front ça fait un dindon aussi ?! Y en a qu'arrivent à s're'tnir alors ç'doit pas êt' si terrible qu'ça hein. Pas la peine d'défendre les connards qui t'servent d'camarades, si toi t'as d'la volonté pour pas l'faire, alors j'vois pas pourquoi les aut' nan.

J'me r'fous correct'ment dans mon siège.

- Les droïdes au moins y doivent jamais s'gratter les couilles...

Tu as très envie de répondre que c’est parce que toi tu es une blondasse que tu ne te grattes rien, mais tu te retiens. Ce genre de pensées stupides sont bien mieux dans ta boîte crânienne.

- Ils… N’en ont pas ?

Tu fronces les sourcils.

- Sauf la fois où un ingénieur a mis des balles de silicone sur un droïde en réparation “pour s’amuser”. Ce n’était pas drôle. Mais il ne s’est rien passé, je peux donc en déduire que les droïdes n’ont pas besoin de mettre en valeur leurs attributs pour montrer qu’ils sont supérieurs.

Très lentement, tu te rapproches du bras sur lequel tu travailles en essayant de t’assurer que madame Dawind ne va pas encore se mettre à s’agiter. Ce serait dangereux.

- Plus de personnes devraient être comme eux...

J'fronce les sourcils quand y m'raconte son histoire d'couilles en silicone là. J'pige pas tout, mais ça a pas l'air d'grand intérêt alors c'pas grave. Par contre, j'r'garde la blondasse un peu surprise, j'l'avoue.

- Ben p'tain, v'là qu'on est d'accord toi et moi. Personne d'vraient s'gratter les couilles et aucun type devrait s'croire supérieur aux femmes.

J'regarde mon bras.

- Mais c'vrai qu'ces bouts d'métal là en ont souvent plus dans l'siphon qu'les êt' vivants alors... Et puis merde, on leur dit qu'dalle à eux sur leur façon d'être. Au final, les mecs veulent contrôler les femmes et les droïdes, mais y sont moins chiants avec les droïdes.

- Parce qu’ils programment les droïdes.

Tu proposes cette explication en remettant le nez dans le bras maintenant que tu as l’impression qu’elle ne va pas se mettre à se lever pour frapper un mur.

- Ils ne peuvent pas programmer les femmes et les personnes qui ne sont juste pas des hommes. Les droïdes ne font que ce que leur disent les lignes de code. Il n’y a pas besoin de le contrôler. Ils le sont par défaut. Ca élimine le besoin de parader devant eux.

Tu fais une pause le temps de bien souder un morceau de renforcement.

- Enfin je ne prétend pas comprendre un général, bien sûr. Ce serait malvenu de ma part.

- Et qu'est-ce t'fais des droïdes qu'on leur propre intelligence, p'tit génie ? J'suis sûre qu'ça existe, et si c'pas l'cas, ça exist'ra un jour.

Ca m'parait évident, et j'suis sûre qu'même ceux là y s'ront pas aussi cons qu'les mecs.

- En plus, c'pas si vrai c'que tu dis. Les gamins, t'peux les programmer un peu. Si t'élèves bien tes gosses, ça d'vient d'moins gros connards. Ca fait pas tout non plus, c'clair. Mes parents j'ai dû les voir p't'êt' dix fois dans ma vie, et j'suis très bien comme nana. Et mon fils, y est très bien aussi comme gamin, mais c'pas forcément grâce à ses parents. Surtout pas son père. Et toi, c'tes parents qu'ont fait qu't'es pas d'venu un gros connard ?

- Je n’en ai jamais croisé. Et j’espère qu’ils ne seront pas ennuyés par des généraux idiots, ils méritent mieux.

Mieux que ce qu’ont les humains, même, si tu dois être honnête. Les droïdes n’ont jamais rien fait pour t’ennuyer. Ils sont travailleurs et silencieux. Bien meilleurs que leurs créateurs. Bien meilleurs que ta mère -si tu dois penser à elle, autant en profiter pour être agacé intérieurement.

- Non, ma mère est une femme occupée et je ne sais pas lequel de ses amants est mon père.

Tu fais une dernière manipulation sur le bras et tu t’éloignes un peu pour vérifier ton travail tout en continuant à parler sans émotions de ta situation familiale.

- Le personnel de la maison m’a élevé. Je ne sais pas si je suis très bien comme personne mais ils ont fait de leur mieux.

Tout semble bon. Il ne reste plus qu’à faire des tests d’usage, à tout refermer, et tu seras enfin libre de t’éloigner de cette furie.

- Je vais rebrancher, ce sera désagréable. Trois, deux…

Clic. Tu pousses sur tes pieds pour te mettre hors de portée au cas où la femme aurait un mouvement violent par réflexe.

- Les généraux idiots, y z'emmerdent tout l'monde. C'presque p't'êt' comme ça qu'y sont r'crutés. J'te jure qu'même pas qu'ça m'étonn'rait.

Et y m'cause d'sa mère ou j'sais pas quoi. Y a un truc qui m'dérange dans mon nez, j'm'l'enlève avec ma main libre en l'écoutant qu'à moitié. J'retiens qu'y a pas trop eu d'mère j'crois.

- Ca explique pas mal d'choses. P't'êt' qu'ta daronne a pas r'marqué qu't'étais pas une nana.

C'juste un constat. P't'êt' qu'c'est pa'c'qu'y a pas eu d'mère pour s'occuper d'lui qu'c'est d'v'nu une gonzesse criarde, qui sait, aussi. Et y m'tripote l'bras encore, et j'r'sens un truc pas cool, mon poing part et ça l'frôle d'un poil d'cul. Genre d'un poil d'cul d'la taille d'ceux d'Xander.

- AH PUTAIN ! CA VA P...

J'm'ferme ma gueule quand j'm'rends compte qu'mon coup qu'est parti était pas mal du tout. J'bouge mes doigts, mon coude et tout l'bordel, et ça m'semb' ben nickel.

- Eh. Pas mal, p'tite. Pas mal du tout.

Ou peut-être que Samantha s’en fichait. Ou peut-être que toi, tu te fiches d’être un garçon ou une fille. Peut-être que tu n’as aucune opinion là dessus et que les mots de l’Adjudant-chef, tout comme son poing, t’effleurent sans te toucher.
Tu dois avouer avoir eu un peu peur en voyant le métal t’arriver dessus. Mais tout est bien qui finit bien : tu gardes tes dents, tu gagnes quelque chose ressemblant à une félicitation.
Le souffle que tu avais retenu par réflexe ressort lentement entre tes lèvres.

- Je vous avais dit que j'étais capable. Tenez votre bras à l’horizontale, s’il vous plaît, il faut que je vérifie les mécanismes internes.

Du coup tu t’avances, un peu méfiant, pour te mettre à sa portée.

- Vous pouvez le poser sur mon épaule. Poing fermé.

- Ouais bah ça va, prends pas non plus la grosse tête hein.

Non mais j'vous jure, c'pas vrai qu'on puisse même pas faire un p'tit compliment sans qu'ça monte tout d'suite au cerveau d'ces mecs d'merde. J'fais quand même c'qu'y m'dit et j'tiens mon bras. J'ai hâte d'aller fout' des pains aux connards à l'extérieur, y vont rien comprendre à leurs vies, c'clair. J'fais c'qu'y m'dit sans discuter, et j'fous mon poing fermé sur son épaule sans trop faire gaffe à si j'fais ça douc'ment ou fort. J'sais pas et j'm'en branle.

Il n’y a aucun risque que tu prennes la grosse tête, elle n’a pas à s’en faire. Ca ne t'empêche pas de presque murmurer des excuses pour cette soudaine assurance, puis de te taire en encaissant le poing sur ton épaule.
Tu as mal. Ce n’est pas agréable. Mais il est hors de question de l’exprimer, alors tu te concentres sur ton travail plutôt que sur la certitude qu’un bleu immonde va éclore sous ta peau. Tu n’auras qu’à mettre de la crème. Continue de faire ton métier sans broncher.

- Vous devrez éviter de forcer dessus pendant une demi-journée. Pliez les doigts un par un, s’il vous plaît.

Tu observes l’intérieur du bras tout en donnant tes indications. Les mouvements semblent corrects. Tu ne t’en vantes pas, mais c’est du travail plus que correct que tu as effectué.

- Et je vais noter les modification que j’ai faites dans votre dossier pour le prochain réparateur. Bougez le poignet ? Est-ce que vous sentez une gêne quelque part ?

J'fais comme y dit, j'fais même pas chier pour une fois. J'plie mes doigts un par un tranquill'ment et j'me sens bien, c'pas mal. J'bouge aussi mon poignet après, sans trop d'ménag'ment mais en f'sant quand même gaffe d'pas tout péter d'un coup parce qu'merde, ça m'gonfle d'rester planter là à r'garder la blondasse sans rien fout' d'ma vie.

- Nan, c'pas trop mal comme ça.

- Bien.

Ca veut dire que tu es bientôt libre. C’est une excellente nouvelle, la meilleure de la journée, et tu dois te retenir de sourire en l’entendant de crainte de provoquer une réaction chez l’Adjudant-chef.

- Je vais le refermer...

Ce que tu fais rapidement en remettant en place les plaques. Tout est facile lorsqu’on est aussi organisé que toi, que tout est prêt à être utilisé. La minutie est une bonne qualité.

- ...Et vous pourrez retourner à vos occupations habituelles.

J'suis pas m'contente qu'ce soit enfin t'rminer, j'commençais à m'faire chier comme ça à rien foutre. Alors quand y finit, j'lève mon cul et j'fais bouger tranquill'ment mon épaule. Bon, ça d'vrait l'faire. S'non j'vais gueuler t'façon, j'crois qu'la blondasse l'sait. Alors j'ai pas d'temps à perd' ici, et j'me contente d'lui fout' une bonne claque sur l'épaule.

- Allez, à plus blondasse.

Et j'me barre. J'du boulot, et y m'a assez fait perd' d'temps c'connard.

Tu penses que ton épaule est démise. Ou si elle ne l’est pas, que tu vas avoir un bleu et que ce sera un peu ridicule, un hématome en forme de main sur toi. Mais au moins elle ne t’a pas cassé de dents, elle n’a pas essayé son bras en te frappant pour de bon, et elle s’en va.
Alors tu la laisse partir sans un mot.
Et quand la porte se ferme, que tu es seul dans la pièce pour ranger tes outils, tu te permets de lâcher un soupir de soulagement.